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Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel

Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel

Du 14 octobre au 20 octobre 2024, on fête la SMAM !

À cette occasion, Kitett a voulu mettre en lumière les témoignages de 3 mamans qui ont vécu le peau à peau et le don de lait.

Découvrez les histoires de Mathilde, Margaux et Marjorie.

 

Le don de lait

Témoignage de Mathilde ICI

Mathilde, maman de 2 garçons, Adam 3 ans à 27e semaine (1,050kg, 37cm), actuellement enceinte de son 2e enfant. 

 

 

 

 

 

 

  • Comment as-tu connu le don de lait ?

J’ai connu le don de lait à l’hôpital au moment de mon accouchement, je n’avais eu aucune info auparavant. Une infirmière m’a dit que les bébés prématurés n’étaient nourris qu’au lait maternel. Sur le coup, j’ai paniqué car je n’avais pas de lait et je me suis dit : que va-t-il manger ? Heureusement, Il a pu profiter du lait maternel d’autres mamans, issu de dons.

Ma montée de lait a été compliquée, je n’avais pas beaucoup de lait, ça me faisait mal, les téterelles n’étaient pas adaptées. Ma lactation s’est mise en place au fil du temps donc je tirais mon lait, il était analysé au lactarium pour éviter les bactéries et mon fils le recevait via une sonde gastrique. Ce n’est qu’à la fin de mes 73 jours d’hospitalisation que j’ai réussi la mise au sein de mon fils. De retour à la maison, j’ai pu l’allaiter de façon exclusive.

Une fois mon allaitement en place avec Adam, naturellement après chaque tétée, j’ai pu tirer mon lait que j’amenai à l’hôpital pour en faire don (je l’apportais à l’occasion de mes rendez-vous médicaux pour le suivi d’Adam).

  • Au quotidien comment ça se passe ?

Pendant l’hospitalisation de mon fils, je donnais mon lait chaque jour quand je me rendais à l’hôpital. Ce lait était en priorité pour Adam, quand nous sommes rentrés à la maison, j’ai fait don du « surplus » de lait réservé à Adam à l’hôpital.

De retour chez moi, donner n’était plus aussi simple, les mesures d’hygiène sont strictes parce que le don est à destination des plus fragiles. Tout est analysé, stérilisé avant chaque utilisation. Seuls les biberons stériles de l’hôpital sont à utiliser. Une fois sortie, je livrais mes stocks en fonction de mes rendez-vous à l’hôpital.

  • Votre entourage vous a-t -il soutenu, apporter de l’aide dans ce projet ?

Pour mon conjoint c’était une évidence de donner mon lait tiré à l’hôpital, il m’a toujours soutenu. Dans mon entourage tout le monde me regardait avec étonnement car mes proches n’avaient jamais entendu parler de don de lait.

  • Que retiens-tu de cette expérience ?

Malgré les contraintes je ne retiens que du bon de cette expérience. J’ai pu aider des parents et des bébés. Le traumatisme que vive les mamans de bébés hospitalisés peut stopper la montée de lait. Ces dons sont tellement utiles !

Chaque goutte de lait compte, il faut savoir qu’un bébé prématuré de moins d’1kg ne boit que quelques millilitres toutes les 2h. C’est pour ça qu’à l’hôpital, on parle d’» Or blanc » quand on parle du lait maternel.

  • Pourquoi as-tu fait ce choix ?

Dans la mesure où mon fils a bénéficié de dons de lait, si précieux pour lui, je ne pouvais que participer, à mon niveau à cet élan de générosité pour ces mamans en détresse comme je l’ai été.

  • Quelle est ta plus grande fierté ?

Mes deux plus grandes fiertés sont d’avoir sauvé des vies grâce au don de lait mais aussi d’avoir réussi à allaiter mon fils.

Il a pris mon sein après 2 mois et demi de sonde et de biberon. J’ai été très bien accompagnée par l’équipe de l’hôpital avec qui nous avons travaillé le système de succion avec un coton tige. Les 1ères mises au sein ont été compliqué, surtout après qu’il ait été habitué à téter au biberon. Mais avec de la persévérance tout s’est bien passé. J’ai allaité Adam pendant un mois et demi après la sortie de l’hôpital. Donc 4 mois et demi en tout dont 3 mois de tire-allaitement.

  • Quels conseils donnerais-tu à une maman d’un bébé prématuré ?

Je lui conseillerais de ne rien lâcher, de se faire confiance et de demander conseils aux conseillères en lactation au sein de l’hôpital. Il est important qu’elle soit bien entourée, d’essayer sans se mettre la pression. Pour ma part je me suis aidée de brochures que j’ai eu à l’hôpital et j’en ai parlé avec d’autres mamans au sein de l’hôpital pendant que j’allaitais. J’ai pu avoir un sentiment de culpabilité au début parce que je ne tirais pas de grosse quantité mais avec du soutien et un bon accompagnement tout est possible. Le mental est très important ! Avec un bébé né prématuré, on peut se sentir coupable mais dans la mesure où tout est expliqué, ça change tout !

  • Et si c’était à refaire, le referais-tu ?

Oui bien sûr je le referais dans hésitation ! C’est d’ailleurs prévu pour ma deuxième grossesse.

  • Souhaites-tu nous parler d’un sujet non évoqué ci-dessus ?

J’ai surtout un message simple : les lactariums manquent cruellement de dons !! J’incite les jeunes mamans à se renseigner, ça peut sauver des vies !

 

 

Témoignage de Marjorie ICI

Marjorie, maman de 2 filles, Lou 6 ans et Mia 3 ans. 

 

 

 

 

 

 

 

  • Comment as-tu connu le don de lait ?

J’ai vu une affiche du Lactarium de Lyon dans la salle d’attente de ma sage-femme lors de ma 1ère grossesse.

Ma fille ayant eu des problèmes de reflux, j’ai tiré mon lait et j’ai pu la nourrir de cette façon jusqu’à ses 6 mois. J’avais beaucoup de lait, je l’ai donc congelé et j’ai pu la nourrir quelques mois supplémentaires.

Pour ma 2e grossesse, j’ai fait le choix d’allaiter également ma fille mais comme elle avait des difficultés à téter, j’ai tiré mon lait avec un tire-lait. J’avais fait du stock pour elle et j’avais aussi du surplus que je pouvais donner. J’ai donc contacté le lactarium de Lyon qui m’a redirigé vers un relai dans ma région. Ils m’ont tout expliqué, les tests à réaliser, l’engagement, les règles d’hygiène, les conditions de vie au quotidien, etc …

  • Pourquoi as-tu fait ce choix ?

J’ai fait ce choix pour 2 raisons : – Dans mon entourage, j’ai plusieurs cas de bébés prématurés, je me suis donc sentie concernée par cette cause. – Ma 2e fille est un « bébé covid », cette actualité inédite m’a donné envie d’aider les autres. Ce fut comme une prise de conscience. J’ai donc entrepris de donner mon sang et je suis inscrite comme donneuse de moelle osseuse. Le don de lait était la suite logique de ma démarche à ce moment-là. Je me suis dit, j’appelle, j’essaie on verra bien. Ça ne coûte rien !

  • Au quotidien comment ça se passe ?

J’ai d’abord eu un rdv téléphonique pendant lequel une professionnelle de santé (sage-femme ? Je ne sais plus..) m’a expliqué le processus de don. Ensuite j’ai répondu à un questionnaire sur mon train de vie pour savoir s’il était en adéquation avec le principe de don de lait. Puis j’ai fait une prise de sang pour voir si tout était ok, et enfin nous avons convenu d’un rendez-vous avec une personne membre du lactarium qui m’a apporté les contenants et m’a donné toutes les informations utiles pour tirer mon lait (stérilisation, hygiène). A la fin de notre entrevue, nous avons convenu d’une date de collecte. J’ai congelé mon lait au fur et à mesure et cette personne est venue une fois par mois, récupérer les contenants pleins. A chaque don, le lait était analysé. Au quotidien, je me suis engagée à avoir une hygiène de vie irréprochable, à nettoyer minutieusement et à stériliser le matériel de recueil avant chaque utilisation. Tout cela, je l’avoue était un peu contraignant mais indispensable !

  • Votre entourage vous a-t -il soutenu, apporter de l’aide dans ce projet ?

Mon conjoint est très impliqué dans la parentalité de manière générale. On était une équipe. Il nettoyait le matériel, s’occupait de notre 1ère fille. Ma famille m’a également soutenu dans ma démarche, ils prenaient des nouvelles régulièrement. J’ai aussi été encouragée par les professionnels de santé.

J’ai eu un rôle de pédagogue auprès de mon entourage à qui j’ai partagé cette expérience.

  • Que retiens-tu de cette expérience ?

J’en retire une certaine fierté d’avoir contribué à aider des familles par ce don de soi qui est un peu contraignant mais tellement précieux pour ces bébés si fragiles. Je me suis sentie utile et cela n’a pas de prix !

  • Quelle est ta plus grande fierté ?

D’avoir récolté 11L et reçu les remerciements du lactarium !! Tout a été donné, il n’y avait pas de bactéries dans mon lait. Je me suis donnée les moyens, j’ai fait attention à mon hygiène de vie pour mon bébé et les autres. C’est comme si j’avais rempli mon contrat.

  • Une anecdote ?

J’ai tout simplement l’impression d’être porte-parole, d’être l’apprenante autour de moi pendant et après cette expérience.

  • Et si c’était à refaire, le referais-tu ?

Je le referais volontiers si j’avais un 3e enfant. J’encourage vivement les mamans à le faire. 15 jours, 3 mois, 2 ans, tout est bon à prendre. À tout moment on peut arrêter. Le corps va comprendre et adapter la quantité pour son bébé et le don. Ça stimule de tirer son lait régulièrement !

Il faut avant tout se faire confiance.

Les groupes de paroles m’ont également bien aidé sur différents sujets comme La congélation, La stérilisation, Comment conserver son lait.

  • Souhaites-tu nous parler d’un sujet non évoqué ci-dessus ?

De manière générale je voudrais ajouter que l’on manque d’information, le don de lait n’est pas assez connu. Il faut continuer à diffuser le message, à informer, expliquer.

Les gens ont besoin de savoir comment ça se passe.

 

Le peau à peau

 

Témoignage de Margaux ICI 

Margaux, maman de 2 garçons, Clément 5 ans, grand prématuré né à 29 semaines (SA), à 1.040kg et 35cm et Simon 2 ans. 

 

 

 

 

 

 

  • La peau à peau, qu’est-ce que c’est ?

C’est le fait de poser son bébé nu, en couche sur la poitrine de ses parents et de façon continue et prolongée. L’idée est de récréer un cocon, pour être au plus proche de son bébé né beaucoup trop tôt.

Avec le papa, nous avons contribué tous les 2 à créer cet environnement doux pour notre fils. Les effets bénéfiques du peau à peau (meilleur développement du bébé, meilleure stabilité de sa température et du rythme cardiaque, lien d’attachement) ont été reconnus scientifiquement.

  • Comment as-tu connu cette pratique ?

Dès que Clément est né, les professionnels de santé nous ont exposé les bienfaits du peau à peau pour le développement du bébé et nous ont incité à le faire le plus tôt possible si l’on se sentait prêts. On ne s’est même pas posé la question, ça été naturel pour nous. A 3 jours de vie, nous avons commencé le peau à peau, nous en avions très envie ! Nous n’avions aucune crainte et le personnel nous a vivement encouragé dans cette démarche.

L’infirmière qui nous a accompagné dans ce geste la première fois, avait de l’expérience, elle était à l’aise pour débrancher les fils et installer notre bébé sur nous.

  • Comment ça marche ? Quand le fais-tu ?

Pendant l’hospitalisation nous ne sommes pas restés les nuits, on arrivait le matin et on repartait le soir. Le papa prenait Clément sur lui le matin (2/3h) et l’après-midi c’était mon tour. Nous avons pu partager des moments privilégiés avec notre bébé. Grâce au peau à peau nous avions notre place pendant l’hospitalisation, nous avions notre rôle à jouer, nous n’étions pas de simples spectateurs. Petit à petit, nous avons pu faire les soins nous-même, lui nettoyer les yeux, la bouche, changer sa couche. Pendant les 2 mois de l’hospitalisation de Clément, le peau à peau a été quotidien, constant et continu.

  • Qu’est-ce que cela t’a apporté sur l’instant ?

J’ai pu créer un lien d’attachement avec mon enfant pour prolonger la grossesse qui s’est arrêtée trop vite. Cela nous a permis des moments de partage quotidien avec notre enfant.

Aujourd’hui, Clément est extrêmement câlin avec nous, ses cousins, ses grands-parents, son frère. Peut-être que le peau à peau a créé ce besoin plus visible sur lui que son frère.

  • Et maintenant, que retiens-tu de cette expérience ?

J’ai été très contente d’être bien informée sur cette pratique et de pouvoir la mettre en place dès la naissance de mon fils. Cela nous a beaucoup aidé à créer des liens avec lui malgré l’hospitalisation. Nous avons pu reprendre notre place de parents, reprendre le flambeau vis-à-vis du personnel soignant. Nous avions notre rôle à jouer.

  • Un lien entre le peau à peau et ton allaitement ?

Je pense que ça favorise l’allaitement ! Avoir son enfant en permanence avec soi m’a certainement aidé à avoir une bonne production de lait. Soit il était en peau avec son papa, soit à côté de moi dans sa couveuse ou son berceau pendant que je tirais mon lait. Je le tirais à la maternité (2/3 fois /jours) + la nuit chez moi. Je me réveillais la nuit pour appeler la néonat, prendre de ses nouvelles puis tirer mon lait. Comme j’avais une bonne production, j’ai donné mon lait en plus de nourrir mon bébé. Je le congelais et le lactarium passait récupérer les contenants pleins.

Pendant la grossesse, j’avais déjà le projet d’allaiter. Je suis entourée d’une maman et de deux sœurs qui ont allaité également, donc cela était une évidence pour moi. Malgré la naissance prématurée, la lactation s’est bien mise en place lorsque j’ai accouché à 6 mois de grossesse.

La première mise au sein s’est faite à l’hôpital et j’ai eu la chance de bénéficier de beaucoup de conseils de la part d’une super conseillère en lactation et des infirmières du service. Cela m’a permis un allaitement serein pendant 6 mois.

  • Quelle est ta plus grande fierté ?

Je suis fière d’avoir pu donner mon lait à Clément (nourri par sonde les premières semaines de vie) puis l’avoir allaité pendant toute son hospitalisation malgré son tout petit poids de naissance (1kg). Il pesait 2.5kg à sa sortie. A chaque pesée, c’était une victoire de le voir grossir grâce au lait maternel. Il a d’abord bénéficié du lait donné par le lactarium ensuite du mien via la sonde puis directement au sein un peu plus d’1 mois après sa naissance !

  • Quels conseils donnerais-tu à une maman d’un bébé prématuré ?

Je lui conseillerai avant tout de s’écouter ! et d’être présente le plus possible auprès de son bébé, et si elle en a l’envie et la possibilité, essayer de lui donner son lait.

Faire du peau à peau le plus souvent possible pour les besoins du bébé et des parents et créer ce lien d’attachement si essentiel.

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