MOIS DU PEAU À PEAU 5 : Soin kangourou en pratique, l’indispensable écharpe à porter !
Comment aider les parents à pratiquer le peau à peau
et le soin kangourou de façon confortable et durable ?
Que ressentent les parents d’un nouveau-né vulnérable hospitalisé ?
SOS Préma a mené à partir de 2015, en collaboration avec d’autres partenaires (SFN-GREEN, CIANE), une enquête pour connaître le ressenti des parents d’un nouveau-né hospitalisé. Elle montre que pour les mères qui n’ont pas fait de peau à peau avec leur bébé à la naissance, la première rencontre est difficile. Les parents souhaitent être partenaires des soins à leur bébé et participer aux décisions le concernant. La première fois qu’ils font des soins à leur bébé, les parents témoignent de la peur de le blesser et de mal faire. Ils viennent de subir un traumatisme. Ils ont besoin d’être accompagnés et soutenus dans leur rôle de parent. Ce qui est corroboré par des études dans d’autres pays européens*
Que disent les parents concernant le peau à peau et le soin kangourou ?
Les parents souhaitent faire du peau à peau le plus tôt et le plus longtemps possible. Quand les parents perçoivent qu’ils sont capables de prendre soin de leur bébé, ils ressentent moins de culpabilité et d’impuissance. Le peau à peau et le soin kangourou soignent le bébé et ses parents.
Le premier peau à peau est un moment critique quand il n’a pas eu lieu en salle de naissance
Lors du premier peau à peau, les parents expriment beaucoup de craintes et d’incertitudes. Ce moment est crucial. Tant que le parent n’a pas encore pris confiance, les soignants sont présents pour observer que le bébé va bien, le rassurer. Le bébé et ses parents ont besoin d’intimité pour se découvrir et se rencontrer ; non pas de solitude.
Crédit photo : Laurence GIRARD
Comment favoriser la présence continue des parents & le soin kangourou ?
- Parler des bénéfices et des défis qu’impliquent peau à peau et soin kangourou, avant la naissance, avec les parents qui attendent un bébé vulnérable
- Donner à la personne qui offre du peau à peau au bébé, le choix de la durée, surtout les premières fois.
- Permettre les soins au bébé en soin kangourou, aussi souvent que possible : alimentation sur sonde, prise de sang, changement de couche …
- Prévoir le confort du parent et favoriser son sentiment de sécurité: fauteuil confortable, repose pieds, sonnette, de quoi boire et manger si ce n’est pas contre-indiqué, possibilité d’aller aux toilettes avant et après, pouvoir écouter de la musique, lire, pouvoir faire la sieste …
- Favoriser la déambulation en soin kangourou dès que cela est possible: cela fait du bien au bébé et rend un peu de liberté au parent.
Il est indispensable que le bébé soit bien maintenu. C’est pourquoi SOS Préma finance dans les hôpitaux des écharpes de portage « spéciales soin kangourou »
Quand le soin kangourou prend-il fin ?
La destinée des bébés est d’aller courir dans les champs, de jouer dans les parcs, de faire du tricycle et de grimper dans les arbres. Alors oui le soin kangourou a une fin ! Quand ils n’en ont plus besoin, ils veulent sortir. Le bébé a trop chaud, il passe ses bras en dehors du bandeau, il s’agite, pleurniche. Il est temps de dire au revoir au soin kangourou : comme une seconde naissance.
Témoignage de Luc père de Nathan et Anna, nés à 32 SA.
“Dans la continuité d’une grossesse compliquée, la prématurité est venue s’imposer à nous à la 32 ème SA. Complètement déboussolés par ce démarrage aux antipodes de toutes nos projections, notre vie a basculé pour la plus belle des raisons mais dans des conditions traumatisantes. Ma compagne faisant face aux suites de l’accouchement, j’ai eu le plaisir d’être présent auprès de mes enfants dès les premiers instants. Les heures ont alors défilé entre soins, incertitudes et émerveillement. Dès le lendemain, le personnel m’a proposé et accompagné dans mon premier (double) peau-à-peau. Ce qui me paraissait être un geste de soin parmi tant d’autres s’est révélé être un moment d’échange d’une intensité absolument incroyable. Une parenthèse dans les soins, dans la prématurité, un moment unique de partage parent/enfant(s). Ce premier peau-à-peau a marqué un cap, bien que mes enfants soient nés un 26 mai, je suis devenu père un 27.
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*Enquête SOS PrémaX GREEN X CIANE, Skene 2013, Lilieskold 2021
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