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Les fondamentaux du peau à peau

SEMAINE 1 : LES FONDAMENTAUX DU PEAU À PEAU

 

Du 15 mai au 15 juin 2022, SOS Préma lance le Mois du peau à peau : un mois pour tout comprendre sur ce «golden standard» des soins de développement.

Etudié depuis 1998, le peau à peau est bénéfique pour le nouveau-né à court, moyen et long terme ; ainsi que pour ses parents. SOS Préma et les soignants en néonatalogie encouragent largement sa pratique dans le cadre des soins centrés sur le bébé et sa famille.

  • Un mois d’informations avec des données scientifiques sur la pratique et les bénéfices du peau à  peau      
  • Un mois de partage et de témoignages des parents et des soignants qui les accompagnent
  • Un mois pour soutenir avec vos dons SOS Préma dans sa mission d’accompagnement et de soutien des parents

 


 

Le 15 mai, lors de la Journée internationale de sensibilisation aux soins kangourou, SOS Préma donne le coup d’envoi du mois du peau à peau

 

C’est à Bogota en Colombie que les Drs Edgar Rey Sanabria et Martinez ont initié et évalué, à partir de 1979, le Soin Mère-Kangourou (KMC – Kangaroo Mother Care), une pratique alternative à l’incubateur pour apporter aux nouveau-nés prématurés ou de faible poids de naissance un environnement de développement plus proche de celui du ventre maternel et mieux les protéger des infections nosocomiales.

 

Ce programme de soin, recommandé par l’OMS, repose sur :

  • Du peau à peau précoce et continu, jusqu’à devenir du soin kangourou 24h/24, avec les parents ou les personnes ressources
  • Une alimentation basée sur le lait maternel aussi souvent que possible
  • Une sortie opportune de l’hôpital vers le domicile, avec un suivi de la croissance et du développement du bébé et un accompagnement social et psycho-affectif des parents jusqu’aux 2 ans révolus de l’enfant

        

La Colombie, en raison des très bons résultats concernant le développement des enfants, démontrés par le Dr Nathalie Charpak et d’autres chercheurs internationaux, a systématisé pour tous les bébés nés avant 37 SA ou d’un poids de naissance inférieur à 2500g, l’inclusion du bébé et de ses parents dans un programme de soin kangourou.

Avec l’appui de l’OMS et l’action de la Fundacion Canguro de Bogota , la méthode Mère kangourou est enseignée et pratiquée, depuis plus de 30 ans, à travers le monde entier, aussi bien dans des pays à faibles revenus que ceux disposant de très hautes ressources.

 

« Angelica a aujourd’hui vingt-trois jours de vie, elle pèse 1750 g, a 36 semaines d’âge gestationnel et est encore dépendante en permanence de 1/8 de litre d’oxygène. (…) Angelica vit avec ses parents depuis presque quinze jours dans sa maison, avec sa sœur Ana de 8 ans et son papa. (…) La vie d’Angelica, le bébé kangourou, est une vie de prématurée colombienne, où l’enfant fragile, indépendamment de son poids de naissance et/ou de son âge gestationnel, est renvoyé à la maison aux soins de sa famille, mais seulement après que l’entraînement kangourou dans l’hôpital a montré que non seulement les parents se sentaient compétents pour reprendre leur enfant à la maison en suivant la KMC (Kangaroo Mother Care) mais que le bébé avait parfaitement toléré les sessions d’entraînement, était resté stable en oxygénation et fréquence cardiaque, et avait augmenté de poids dans son incubateur en recevant le lait de sa mère. »
Dr Nathalie Charpak
La méthode mère kangourou, un outil merveilleux
pour le bien-être de l’enfant prématuré et de sa famille, Revue Spirale 2006

 


 

Le peau à peau contribue à créer le lien d’attachement

 

Le peau à peau, première étape des soins Mères-Kangourou est un soin de développement à part entière.

 Sa pratique a été initiée dans les réanimations néonatales des pays du Nord de l’Europe, dans un premier temps en Suède dès 2004. Ce soin de développement fait désormais partie intégrante des soins aux nouveau-nés prématurés ou malades recommandés en France par la SFN (Société Française de Néonatalogie).

Le peau-à-peau ou soin kangourou intermittent est le fait de porter le bébé nu, avec seulement une couche, contre la poitrine nue de sa maman ou de son papa pendant de courtes périodes, au cours d’un nombre variable de jours.

Comme la maman kangourou porte son bébé qui se nourrit et grandit dans sa poche pour en sortir de lui-même quand il est suffisamment fort, le peau à peau permet de récréer un environnement dans lequel le nouveau-né est au plus proche de sa mère et de son père, malgré l’hospitalisation.                                                                                                                                                               

Le soin peau à peau soutient une relation d’attachement naturelle entre le bébé et ses parents : les parents sont engagés auprès de leur bébé à lui prodiguer ce soin de haute qualité, le bébé réagit au corps du parent et interagit avec lui.

Le soin peau à peau est un soin global qui met en œuvre les 3 piliers de l’attachement identifiés par Céline Goulet et ses collègues en 1998, et qui sont aussi les 3 principes de la Charte du Nouveau-né Hospitalisé portée par SOS PREMA et la SFN :  la  proximité, la réciprocité, l’engagement.                                   

                                                                                           

« Le lien entre les parents et leur bébé se construit grâce au fait que les parents sont proches, très proches de leur bébé. Être proche de son bébé, c’est bien sûr, pouvoir le prendre dans les bras, lui parler, lui chanter une mélodie, le caresser, prendre soin de lui. Grâce à cette proximité, les parents prennent conscience que leur bébé est une personne à part entière, comprennent ce qui lui convient, ce qui plaît à leur bébé et aussi ce qui peut le blesser ou le contrarier. Le bébé devient pour eux, une personne. Et ce sont ses parents qui la connaissent le mieux ! Evidemment, cela ne se fait pas en un jour, même si au premier regard, certains parents tombent littéralement amoureux de leur bébé, d’un coup d’un seul .. un coup de foudre… mais pour le reste, il faut un peu plus de temps, d’observation, d’essais… 
 Un papa fait du peau à peau avec son bébé : son bébé dort profondément contre lui, alors que dans l’incubateur il était agité et dormait mal ! Il fait le job ! C’est un sacré engagement ! Et quand on voit dormir son bébé contre soi, alors que dans la couveuse, il pleurait, ou avait le sommeil entrecoupé et grimaçait souvent, et bien on sait qu’on a raison de faire ce fameux job !
 On le sait aussi, quand on chante une petite berceuse au bébé et qu’il s’endort en esquissant un sourire … On est récompensé …. Cela s’appelle la réciprocité. Le bébé dit à ses parents « Merci, merci, merci d’être là, de me parler, parce que je connais cette voix, je connais cette odeur, et merci de me laisser écouter ton cœur, l’oreille collée à ta poitrine, parce que je connais ces battements, ce rythme à nul autre pareil … depuis toujours »
Donc les 3 principes sur lesquels se construit le lien entre un bébé et ses parents sont : la proximité, la réciprocité et l’engagement. »
Laurence Girard,
Présidente du Comité Scientifique de SOS Préma

 


 

Le peau à peau au cœur de la Charte du Nouveau-né hospitalisé

 

 Le 17 novembre 2021, SOS Préma et la Société Française de de néonatalogie ont inauguré la Charte du Nouveau-né hospitalisé qui définit, en 10 points, les pratiques essentielles à mettre en œuvre avec les parents pour des soins néonatals optimaux. Le peau à peau occupe a lui seul un des 10 points mais il est essentiel que les autres points soient également pris en considération : par exemple, proposer une observation conjointe entre les parents et les soignants du bébé lors du peau à peau, de façon à ce que les parents perçoivent le bien-être de leur bébé quand il est contre eux, ou encore que le parent soit confortablement installé au cours du peau à peau et puisse avoir le soutien de toute l’équipe soignante.

Le peau à peau permet aux parents de prendre une part active aux soins de leur bébé.

Il est important d’informer les parents de leur capacité à aider efficacement leur bébé dans ces situations difficiles. La participation aux soins doit respecter le désir, les capacités et les possibilités de chacun des parents. Il faut qu’ils se sentent prêts.

Point 3 de la Charte du Nouveau-né hospitalisé :

Le nouveau-né hospitalisé bénéficie : du contact peau à peau quotidien, avec au moins l’un de ses parents, ou la personne de confiance désignée par eux, le plus tôt possible, de façon prolongée au cours des 24h et jusqu’à la sortie.

Qui peut faire du peau à peau avec le nouveau-né ?

En priorité les parents de l’enfant :

Le plus souvent la mère pour favoriser l’installation de la lactation et l’initiation de l’allaitement.

Le père est également une personne privilégiée : sa sensibilité aux besoins du nouveau-né est renforcée par la pratique du peau à peau, et il est un partenaire essentiel de la mère dans les soins à leur tout-petit.

Les parents peuvent être relayés par des personnes ressources qu’ils auront choisies (c’est-à-dire des personnes de confiance qui auront un rôle spécifique pour les accompagner tout au long de l’hospitalisation : famille, amis…) s’ils en ressentent le besoin. Ces personnes ressources peuvent pallier l’absence des parents et faire profiter au bébé d’un contact réconfortant et prolongé, plutôt que ce dernier n’en reçoive pas du tout :

SOS Préma soutient la pratique du peau à peau

le plus tôt possible et le plus longtemps possible,

durant l’hospitalisation et même après à la maison.

 

Plus d’infos sur la Charte du Nouveau né hospitalisé ici.

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