Peau à peau – Les parents acteurs des soins de leur bébé
SEMAINE 4
PEAU A PEAU – LES PARENTS ACTEURS DES SOINS DE LEUR BÉBÉ
Grâce au peau à peau, les parents deviennent acteurs des soins de leur bébé.
C’est aussi un médicament naturel dans la prise en charge de soins potentiellement douloureux.
Le peau à peau joue également un rôle essentiel sur l’attachement et les interactions parent-bébé.
Un anti-douleur naturel
Parents et soignants font les soins ensemble. Les parents choisissent comment ils participent (observateurs ou acteurs), et les soignants les guident afin qu’ils puissent réaliser les soins en autonomie lorsqu’ils se sentent prêts.
Les parents apprennent à reconnaître les signes d’inconfort ou de douleur de leur bébé. Ils discutent avec l’équipe du meilleur moyen de soulager leur bébé, et comment y participer : peau à peau, succion au sein, succion sur sucette en berçant, chantonnant, enveloppant, déambulant…
Le portage en peau à peau est très apaisant pour les bébés, avant, pendant et/ou après des procédures douloureuses et c’est donc un très bon moyen de prévenir l’agitation des bébés pendant les prises de sang.
Le peau à peau présente à lui seul un effet antalgique puissant pendant et après le soin douloureux .
Des données scientifiques très récentes montrent que le soin peau à peau est aussi efficace que la succion d’une sucette avec adjonction d’une solution de sucre fortement dosée, pour diminuer voire abolir, les manifestations douloureuses du bébé lors d’une ponction de sang en capillaire – l’une des procédures douloureuses les plus fréquentes en néonatologie. **
** Etudes scientifiques : Sen 2020, Nimbalkar 2020, Campbell-Yeo 2019, Shulkla 2018
Chez des prématurés âgés de 9 à 12 jours (30 à 32 SA), on note un temps de récupération après le stimulus douloureux très inférieur (5 fois plus court) que chez les bébés placés en incubateurs** et un meilleur équilibre du système nerveux autonome quand ils sont placés en peau à peau. **
- Etudes scientifiques : Kostandy 2008, Xiaomei 2009.
Pour en savoir plus :
Téléchargez le livret “Réconforter votre bébé en néonatalogie “
par la Pr Linda S. Franck,
adapté en français par la Société Française de Néonatalogie avec la contribution de SOS Préma.
« Ce fameux premier peau-à-peau, ce moment tellement attendu, tellement idéalisé et tellement redouté aussi.
« C’est bon pour le bébé », « ça l’aide à réguler sa température », « c’est important » sont les phrases que j’ai entendu à propos du peau-à-peau. Alors comment dire que l’on ne se sent pas très à l’aise, que l’on a peur… pour qui passerions-nous en tant que mère ? Le moment fatidique est arrivé, j’ai été installée dans un fauteuil en me demandant de me mettre à l’aise…et j’ai vu et senti mon trésor se poser sur moi…instant magique… Puis une question m’a ramenée à la réalité : « Ça va Madame ? Vous êtes bien ? On est parti pour 3 heures ! Et quand l’infirmière est partie, je me suis dit « 3 heures !! au secours ! » Cependant, j’ai pris sur moi et j’ai tenu et puis avec le papa qui est resté assis à côté à nous regarder avec amour et envie, je n’ai pas pu m’avouer faible…oh non ! Le premier peau-à-peau n’a pas été juste du bonheur pour moi, je l’ai vécu comme un examen, en tout cas, je me suis mis la pression. « Suis-je une bonne maman si je ne suis pas capable de tenir le temps d’un peau-à-peau ? Est-ce que c’est grave de ne pas trouver cela hyper agréable ? » sont des questions que je me suis posée sans oser en parler. Le premier peau-à-peau passé, les suivants ont été beaucoup plus bénéfiques pour moi, car une fois l’appréhension passée, la bonne position trouvée et la tenue adaptée prévue : j’ai pris confiance. Et à chaque fois, c’étaient de vrais moments de partage et de bien-être. »
« C’est bon pour le bébé », « ça l’aide à réguler sa température », « c’est important » sont les phrases que j’ai entendu à propos du peau-à-peau. Alors comment dire que l’on ne se sent pas très à l’aise, que l’on a peur… pour qui passerions-nous en tant que mère ? Le moment fatidique est arrivé, j’ai été installée dans un fauteuil en me demandant de me mettre à l’aise…et j’ai vu et senti mon trésor se poser sur moi…instant magique… Puis une question m’a ramenée à la réalité : « Ça va Madame ? Vous êtes bien ? On est parti pour 3 heures ! Et quand l’infirmière est partie, je me suis dit « 3 heures !! au secours ! » Cependant, j’ai pris sur moi et j’ai tenu et puis avec le papa qui est resté assis à côté à nous regarder avec amour et envie, je n’ai pas pu m’avouer faible…oh non ! Le premier peau-à-peau n’a pas été juste du bonheur pour moi, je l’ai vécu comme un examen, en tout cas, je me suis mis la pression. « Suis-je une bonne maman si je ne suis pas capable de tenir le temps d’un peau-à-peau ? Est-ce que c’est grave de ne pas trouver cela hyper agréable ? » sont des questions que je me suis posée sans oser en parler. Le premier peau-à-peau passé, les suivants ont été beaucoup plus bénéfiques pour moi, car une fois l’appréhension passée, la bonne position trouvée et la tenue adaptée prévue : j’ai pris confiance. Et à chaque fois, c’étaient de vrais moments de partage et de bien-être. »Marion, maman d’Eléna née à 33 SA + 1j
Le peau à peau soutient l’instauration du lien parent-bébé
Une composante vitale de la réussite du peau à peau est l’implication et l’autonomisation des parents. Le peau à peau renforce le lien entre le nourrisson et sa mère ou son père, et chacun devient plus sensible à l’autre. Il crée un climat dans lequel les parents se sentent responsables et engagés envers leur bébé en étant disponibles physiquement et émotionnellement pour lui. Ils contribuent à son bien-être et favorisent sa sécurité, sa croissance et son développement. Les parents gagnent en confiance pour consolider un sentiment de légitimité de leur rôle parental.
Certains parents adorent faire du peau-à-peau et ont ainsi l’impression de poursuivre la relation avec leur bébé débutée au cours de la grossesse. Si le bébé peut dormir profondément en peau-à-peau, le parent peut s’assoupir également et profiter de ses instants de repos et de bien-être (à condition d’être confortablement installé et de sécuriser le maintien du bébé grâce à un bandeau de peau à peau).
« Avant notre premier peau à peau avec Clémence, les soignants nous avaient parlé du peau à peau, en insistant sur les bienfaits que cela procurait au bébé. Je me souviens surtout d’une soignante, Annabelle, qui nous en avait parlé sous un angle très différent. Elle nous avait dit que ce serait un moment « magique » pour nous les parents, et elle avait mille fois raison ; de toute ma vie, je n’ai jamais fait d’aussi belles siestes que quand j’avais ma fille en peau à peau.
Dans la chambre à côté de Clémence, il y avait un petit garçon un peu plus grand que notre fille. Son papa malheureusement, ne pouvait venir qu’en milieu d’après-midi parce qu’il travaillait avec des horaires décalés. Il arrivait vers 16h00, se mettait en peau à peau, et systématiquement, s’endormait profondément pour se réveiller quelques heures plus tard. Pour ces parents, comme pour nous, le peau à peau a très vite intégré notre « rituel » journalier. C’était toujours Delphine qui commençait pendant deux à trois heures, puis c’était mon tour et on s’échangeait Clémence jusqu’au soir. On a poursuivi ces peaux à peaux bien au-delà de l’hospitalisation d’ailleurs et ce n’est que quand Clémence devenue trop grande nous a fait comprendre que vraiment, elle n’aimait plus ça, qu’on a arrêté. »
Dans la chambre à côté de Clémence, il y avait un petit garçon un peu plus grand que notre fille. Son papa malheureusement, ne pouvait venir qu’en milieu d’après-midi parce qu’il travaillait avec des horaires décalés. Il arrivait vers 16h00, se mettait en peau à peau, et systématiquement, s’endormait profondément pour se réveiller quelques heures plus tard. Pour ces parents, comme pour nous, le peau à peau a très vite intégré notre « rituel » journalier. C’était toujours Delphine qui commençait pendant deux à trois heures, puis c’était mon tour et on s’échangeait Clémence jusqu’au soir. On a poursuivi ces peaux à peaux bien au-delà de l’hospitalisation d’ailleurs et ce n’est que quand Clémence devenue trop grande nous a fait comprendre que vraiment, elle n’aimait plus ça, qu’on a arrêté. »Olivier, papa de Clémence, née à 28SA + 4 et Raphaël, né à 35 SA
Le peau à peau accroît la confiance des parents dans leurs propres compétences et soutient leur engagement à prendre soin de leur bébé. Plus récemment, il a été établi qu’il présentait un effet doso-dépendant et que sa précocité accroissait ses bénéfices et l’investissement des parents auprès de leur bébé.
Il contribue à diminuer le stress et et l’anxiété des parents
Chez des mères d’enfants extrêmement prématurés (25 à 33SA), placés sous CIPAP ou ventilation assistée, les mesures ont montré des diminutions importantes, pendant et après le peau à peau, des taux de cortisol maternels, une diminution considérable du stress ressenti, et une légère amélioration de l’humeur.** La sécrétion d’ocytocine et la diminution de l’anxiété corrélée ont été démontrées chez mères et pères après les épisodes de peau à peau .** Des études ont également montré que les mères de prématurés qui ont fait du peau à peau souffrent moins souvent de dépression.**
** Etudes scientifiques : Mörelius 2005. Cong 2015. Athanasopoulou E, Fox JR 2014, Herizchi 2017, Malonga-Matilac 2021
crédit photo : @marlenepuericultrice
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